Né Richard Peyzaret à Paris en 1946, F’murrr démarre dans le journal Pilote, où il publie des histoires courtes recueillies dans Tartine de clous. Y paraissent également les premières pages de son oeuvre la plus fameuse, encore disponible à ce jour, Le Génie des Alpages (Dargaud). Pour Métal Hurlant puis À Suivre, F’murrr donne libre cours à sa fantaisie en réinventant l’histoire de Jeanne D’arc, donnant même à cette figure féministe un fils né de sa liaison avec Attila le Hun, Tim Galère. Son attrait pour le Moyen Âge se retrouve ensuite dans Le Pauvre Chevalier ou Les Aveugles, tandis que Le Char de l’État dérape sur le sentier de la guerre emmène son sens de la dérision vers un registre plus politique. Humour absurde, nonsense historique, jeux de mots, jeux avec le lecteur, tout est permis pour F’murrr qui cherche à pousser la bande dessinée dans ses retranchements.

Esprit vif et iconoclaste, F’murrr aura contribué à dynamiter le carcan sclérosé de la bande dessinée issue de l’école franco-belge. Intrigué par les débuts de L’Association et par l’Oubapo, il fait figure de chainon manquant, de lien entre toutes les générations d’auteurices éprises de liberté, d’irrévérence et de loufoquerie.